UM - Dérivé du mot " NYUM " qui signifie Arc - en - ciel,
Le UM relie les deux rives du fleuve qui sépare le monde d'en haut et le monde d'en bas. Cette confrérie se spécialise entre autre, dans les rites de la procréation et de la perpétuation de la race. Les Um ne doivent pas être vus pas les hommes et les femmes non initiés. Au sein du UM, les initiés ont le droit de veto.
NGE - C'est la confrérie des BaNGENGE. C'est le symbole de la force sur la matière. Elle est spécialisée dans la danse sacrée, l'organisation de cérémonies funèbres des grands initiés, le traitement des intoxications de toutes sortes et l'exécution des sentences de condamnation à mort. Le NGE a des chapelles, il est aussi spécialisé dans les rituels tendant à obtenir la justice immanente, c'est le NGE NJON, domaine essentiel du NJEK. D'où l'expression : " les Dieux rendent fous ceux qu'ils veulent perdre ".
NJEK - Cette confrérie des BA-NJENJEGA est spécialisée dans la mise en action de la justice immanente. Sa compétence s'étend aussi bien dans le monde visible que le monde visible. La conception à la base des actions de cette confrérie repose sur le principe que les choses qui ont été en contact restent liées. Cette justice immanente ne se sépare pas du NGAMBI.
NGAMBI - Il se charge de l'information. Il a accès aux vérités les plus secrètes, présentes ou futures, par les possibilités de communication avec les ancêtres et d'interprétation des symboles. C'est un dialogue avec le lumineux.
En Afrique, on retrouve cette consultation des oracles dans diverses cultures, mais, il est difficile de la retrouver mêlée directement à un être vivant. Au Burkina-Faso, c'est un chacal qui sert de véhicule de divination. Les initiés interprètent les empreintes qu'il a laissées sur du sable préalablement préparé à cet effet.
Chez les Bassa, le Ngambi a plusieurs formules. La plus importante qui associe un élément naturel vivant s'appelle le NGAMBI-SI, par lequel l'ancêtre réincarné dans une araignée mygale, entretient le la communication avec les vivants. Le code de communication employé s'appelle le Dihô di Ngambi,
sortes de lamelles de bois taillées et désignées par des noms propres. Ngambi Dise constitué à partir des écailles de pangolin, notamment un pangolin tué par une panthère.Elles sont peintes en gris, en rouge et en blanc. Selon les informations obtenues dans le monde invisible, l'araignée disposera les lamelles en fonction des couleurs, puis, l'initié du Ngambi interprètera le lendemain, en fonction des signes obtenus. Ajoutons le Ngambi Likon obtenu à partir des mânes d'un jumeau, Ngambi maton, etc…
KOO - En Bassa, le mot Koo signifie " escargot ". L'importance de la Confrérie du Koo réside sur l'androgynie de l'escargot. C'est une Confrérie unique réservée aux femmes, mais elle a une emprise sur l'ensemble de la communauté. Elle est détentrice de la danse sacrée.
D'autres Confréries existent :
Le MBAK pour la purification des régicides, parricides, homicides volontaires. Le LIKAA pour absoudre l'inceste, le BAKON, Confrérie spécialisée dans la communication avec les mânes des morts, membres du groupe( A ne pas confondre avec le spiritisme qui implique des procédés de communication avec les démons, les esprits élémentaires qu'on appelle KON.
Toutes ces Confréries travaillent harmonieusement et secrètement à la sauvegarde du groupe, du clan ou de la communauté. Elles renforcent le pouvoir du Mbombog, et sont au regard de l'observateur averti, l'émanation des pouvoirs divins. Il faut souligner ici que le Mbog est une vie, en tant qu'un tout qui renferme l'univers(partie visible et partie invisible), et en même temps, un mode d'organisation de la vie en communauté, dans le strict respect des lois naturelles et humaines. Pris dans ce contexte, la fonction de Mbombog est comparative à celle de démiurge. Il ne modifie pas la loi ancestrale, mais il y veille et la garde. Il ne fait qu'orienter la tradition vers le bon sens, vers son accomplissement, au-delà du temps.
Le mbombog revêt ainsi, les fonctions de gardien du peuple et des valeurs ancestrales. Il veille sur les sites naturels qui sont les vestiges de sa civilisation et de sa tradition.
Parmi les deux cent groupes ethniques que compte le Cameroun, la culture du Mbog reste détentrice du pouvoir sacré.
En effet, les conséquences de l'implantation du christianisme en Afrique ont été au plan spirituel, l'extermination des grands regroupements ethniques qui pratiquaient une religion naturelle.
Dans la plupart des groupes ethniques, l'autorité traditionnelle a laissé place au prolongement de l'administration coloniale, avec l'apparition des chefferies traditionnelles, qui n'avaient cependant pas de réelle emprises sur les populations, car le peuple Bassa n'a jamais dissocié sa spiritualité de son organisation sociale. Le Mbombomg est donc à la fois le guide spirituel et le chef de la communauté.
M. Samuel Brice TJOMB
Remettant une distinction à un membre.
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Pendant longtemps, la présence occidentale a causé du tort aux peuples autochtones, qui ont dû renoncer pour la plupart, à leurs croyances anciennes, au profit du christianisme et de l'islam. Il nous souvient qu'il y a encore quelques années, il était interdit de célébrer le NGOINDO, culte fête traditionnelle du peuple Sawa, qui vit sur les bords du fleuve Wouri.
Sur le plan administratif, la colonisation a délimité les espaces géographiques en fonction des centres d'intérêt, et des richesses que ses initiateurs venaient exploiter au Cameroun. La traite négrière aura fortement contribué à isoler les peuples, qui des siècles plus tard, ont du mal à retrouver leur histoire et leurs origines.
Au Cameroun, le peuple Bassa a longtemps souffert et continue de souffrir de la politique coloniale et néo-coloniale, du fait de sa résistance farouche à la pénétration occidentale dans son espace de vie. En voulant préserver son biotope et son environnement, beaucoup furent exterminés, quelques uns déportés vers les sucrières brésiliennes. Mais l'irruption du colon au Cameroun n'a pas anéanti le Mbog. Une sagesse ancestrale dit :
" Le Mbog est comme la chute d'un chimpanzé : le Chimpanzé tombe et se relève, le Mog tombe et se relève ".
La spiritualité du Mbog est restée sauve malgré les turpitudes du peuple Bassa. Cela tient à la valeur fondamentale des initiations, et à la profonde notion du sacré, et partant du silence, qui entoure la pratique du Mbog. Une autre sagesse dit que :
" Nul ne doit sacrifier le Mbog au mouvement d'humeur ; à la colère face à ceux qui le profanent ".
Le Mbog reste intact ! C'est la grande révélation que les patriarches ont faite. En effet, aucune lettre n'a été ôtée de sa pratique, car même la puissance de l'argent n'a pas pu venir à bout de sa valeur essentielle. Un autre proverbe dit :
" Le Mbog ne s'échange pas contre les morceaux de vipère ", pour signifier que quelqu'un a beau être riche, puissant ou même aimable, il n'accéderait pourtant pas au Mbog s'il n'en jugé digne.
Le Mbog n'est pas écrit, comme c'est le cas pour la plupart des grandes religions mondiales. Le cœur est le lieu le plus sûr où l'on puisse enfouir un secret. Tout comme la Thorah, le livre de la Thorah n'est pas la Thorah ! Les écrits sur le Graal ne sont pas non plus le Graal ! Cette vérité est la garantie selon laquelle la pratique du Mbog restera à jamais inviolée. Son mode de véhicule c'est la parole.